En 1952, elle soutient un mémoire de diplôme d’études supérieures de géographie. Elle est nommée dans un collège technique de la région parisienne où elle enseigne le français, l’histoire et la géographie. En 1958, elle est admise en qualité de chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Elle consacre sa thèse, en 1963, au massif de l’Oetzal et une thèse supplémentaire au Suedfoehn qui souffle sur Innsbruck[3].
En 1963, elle est nommée maître de conférences de géographie à Brest. En 1970, elle dirige l’Institut universitaire de technologie de Sceaux, qu'elle a été chargée de créer. Au cours de sa carrière universitaire, elle a été en France la première femme à être élue doyen de la faculté de lettres et de sciences sociales de Brest, avant d'être recteur de l'académie de Reims (en juillet 1973) et enfin professeur au Conservatoire national des arts et métiers[4].
Le 12 janvier 1976, elle est nommée secrétaire d’État aux Universités. En 1979, elle prend la responsabilité de faire raser les bâtiments de l'université de Vincennes, qui est reconstruite 15 km plus loin, à Saint-Denis où elle se trouve encore. La presse satirique s'en donna à cœur joie, le Canard enchaîné titre : « Alice a perdu ses facultés » et le commentaire peu amène de la ministre fut publié partout : « De quoi se plaignent-ils ? Leurs nouveaux bâtiments seront situés entre la rue de la Liberté, l'avenue Lénine et l'avenue de Stalingrad, et ils sont chez les communistes »[6].
À l'hiver 1981, elle cosigne dans Éléments une tribune intitulée « Pour une alternative au socialisme »[7].
Postes occupés
Secrétaire d'État aux Universités dans le gouvernement Jacques Chirac (1) du au , puis dans le gouvernement Raymond Barre (1) du au
Ministre des Universités dans le gouvernement Raymond Barre (2) du au et dans le gouvernement Raymond Barre (3) du au
Ministre déléguée à la Famille du au dans le gouvernement Raymond Barre (3)
Fille de Daniel Saunier et de Marie-Louise Lascombe, elle épouse Élie-Jacques Picard — dont elle a deux fils — puis Jérôme Seïté, inspecteur général de l’enseignement supérieur, l’un des rédacteurs de la loi d’orientation déposée par Edgar Faure (mariée en 1968, veuve en 1972)[8].
Œuvres
1963 - Les Vallées septentrionales du massif Oetztal (sous le nom d'Alice Picard).
1965 - Contribution à l'étude du Suedfoehn d'Innsbruck (sous le nom d'Alice Picard).
1980 - Le comte Boissy d'Anglas. Conventionnel et pair de France, France Univers, 359 p.
1982 - En première ligne. De la communale aux universités, Plon, 188 p.
1984 - Remettre l'État à sa place (Sous la direction d'Alice Saunier-Seïté), Plon / Le club Figaro Magazine, 187 p.
1985 - Une Europe à la carte (Sous la direction d'Alice Saunier-Seïté), Plon / Le club Figaro Magazine, 193 p.
1998 - Le Cardinal de Tournon, le Richelieu de François Ier. La Voute, Les Deux Mondes, 1998, 159 p.
1998 - Les Courtenay. Destin d'une illustre famille bourguignonne, France Empire, 1998, 252 p.
1999 - Dictionnaire des monuments d'Île-de-France (en collaboration).
Grande officière de l'ordre national du Mérite. Elle est directement élevée à la dignité de grand officier le [11], pour récompenser ses 39 ans de services civils.
Grande croix ou grand officier en Grèce, Islande, Luxembourg, Portugal, Suède, Burkina, Cameroun, Côte d'Ivoire, Égypte, Gabon, Indonésie[5].
Hommage
En 2017, le jardin de la rue Visconti, dans le 6e arrondissement de Paris, prend son nom en hommage.
En 2022, une salle de l'UFR Segalen à Brest (UBO) est nommée en son honneur, à la suite d'une consultation, du fait d'avoir été la première doyenne élue dans cette université[14].
↑Saunier est le nom de son père, Seïté celui de son second mari (le premier s'appelait Picard). Voir la notice la concernant sur le site du catalogue de la BnF.
↑Insee, « Extrait de l'acte de décès de Alice Louise Émilienne Saunier », sur MatchID
↑Pierre Estienne, « Picard (Mme Alice). — Contribution à l'étude du Südföhn ď Innsbruck. », Revue de Géographie Alpine, vol. 52, no 2, , p. 359–361 (lire en ligne, consulté le ).
↑Rédaction, « Notice sur la vie et les travaux d’Alice Saunier-Seïté », sur Académie des Sciences Morales et Politiques, (consulté le ).
↑ a et bGérard Joly, Dictionnaire biographique de géographes français du XXe siècle aujourd'hui disparus, PRODIG, coll. « Grafigéo », (ISBN978-2-901560-83-8, lire en ligne)
↑Claude-Marie Vadrot, « Quand Vincennes déménage à Saint-Denis ». Politis, nº 30 avril 2008, p. 32.
↑Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent), Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thèse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris-VIII, , 701 p. (SUDOC197696295, lire en ligne), p. 370.