Gengoroh Tagame

Gengoroh Tagame
Gengoroh Tagame au festival d'Angoulême 2017.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (60 ans)
KamakuraVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
田亀源五郎Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
japonaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Illustrateur, écrivain, mangaka, scénaristeVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Site web
www.tagame.orgVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Œuvres principales
Le Mari de mon frère, Our colorful days (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

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Gengoroh Tagame (田亀源五郎, Tagame Gengorō[1]?) est un artiste et mangaka japonais, né le à Kamakura (Kanagawa).

Il est connu pour ses illustrations homoérotiques très crues, voire franchement pornographiques, qui reprennent les codes des mangas pour adultes les plus violents. Il est un des rares artistes gays japonais à représenter des scènes aussi crues, avec des rapports sexuels souvent sado-masochistes, barbares ou sanglants, et de récurrentes scènes de viols, dans un contexte militaire ou policier.

Biographie

Jeunesse et formation

Gengoroh Tagame naît le à Kamakura, dans la préfecture de Kanagawa[2],[3], d'une famille de descendants assez éloignée du samouraï[4],[5]. Enfant, étant le plus de ses deux frères, il lui ait interdit de lire des manga à l'exception des œuvres signés Osamu Tezuka, desquels ses parents estimaient la valeur littérale[5]. Il lisait des shōnen manga — bande dessinée pour garçon — dans des salons de coiffure, surtout les œuvres des maîtres de l'horreur Kazuo Umezu et Gō Nagai, ayant pour thème violent et sexuel[5]. Il commençait à dessiner, et, dès le collège, imitaient des comics pour ses camarades et professeurs[6]. Adolescent, il commence à dessiner des manga pornographiques après avoir lu les œuvres du Marquis de Sade et découvert le magazine Renaissance — étant une reproduction clandestine des fanzines de manga BDSM[7]. Il fait remarquer qu'il avait un grand intérêt pour BDSM avant de se découvrir homosexuel[8].

Il prend conscience de son homosexualité après avoir assisté aux films mettant « des hommes nus et ligotés » en vedette, tels que Les Travaux d'Hercule (1958) avec Steve Reeves et La Planète des singes (1968) avec Charlton Heston[9], et découvert le magazine gay Sabu (ja) (さぶ). Les histoires romantiques de ce magazine ne l'intéressent pas, et s'inspire donc des histoires sur le sadomasochisme[9]. Au lycée, il commence à écrire des manga, de façon professionnel, et, en 1982, favorise le magazine manga June (en) (ジュネ) sous un pseudonyme[5],[6]. Ce magazine est un yaoi — une romance manga sur les relations sentimentales et/ou sexuelles entre personnages masculins ; également appelé boys' love (BL) — qui est prisé par le public féminin, et qui est reconnu pour ses histoires d'avant-garde avec des intrigues parfois complexes et le réalisme social[5],[7]. Sa première histoire imprimée dans June parle d'« un beau garçon qui se transforme », dont le père est assassiné par son petit ami[6]. Se débattant contre sa sexualité et s'intéressant au sadomasochisme jusqu'au lycée, il ne fait pas son coming out avant sa première année à l'université[9].

Après avoir obtenu son diplôme au lycée, il déménage à Tokyo pour s'inscrire à un cours en graphisme à l'université des beaux-arts Tama contre la volonté de ses parents qui le voyaient plutôt à l'université de Tokyo et devenir banquier[5],[10]. Pendant ses études, il envoie ses histoires, ses illustrations et ses manga homoérotiques au magazines Barazoka (en) (薔薇族), René et d'autres magazines gay et BL sous de différents pseudonymes[3],[9]. Il opte finalement le nom de plume : Gengoroh Tagame[11]. Lors d'une tournée artistique étudiante en Europe, il découvre le magazine cuir américain Drummer (en) dans une librairie londonienne[11]. Ce magazine présentait des illustrations homoérotiques et fétichistes signées des artistes occidentaux, tels que Tom of Finland, Rex (en) et Bill Ward (en), et qui lui influencerait fortement l'art[9]. Après avoir son diplôme à l'université, il commence à travailler dans le graphisme, et, plus tard, dans la direction artistique tout en continuant à écrire des manga et des fictions en prose[3],[12].

Carrière

Gengoroh Tagame pendant une dédicace à Paris en 2015.
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Au début des années 1980, il commence sa carrière en tant que directeur artistique après des études de design graphique à l'université des Beaux-Arts Tama (多摩美術大学?), puis, en 1986, réalise ses premiers mangas. Ses travaux sont publiés dans différents magazines gay japonais, dont G-Men et SM-Z. À partir de 1994, il a la possibilité vivre de son travail à plein temps.

En 2005, son manga Gunji (軍次?) est traduit en français, et publié par la maison d'édition H&O.

En 2015, il réalise Le Mari de mon frère, une œuvre familiale, accessible tout public et informative, sur la vie des homosexuels, au Japon et au Canada.

En 2022, il reçoit le Prix Sade BD/Manga pour House of brutes[13].

Bibliographie

  • Shirogane no Hana (2001, inédit)
  • Gunji (軍次, H&O, 2005)
  • Arena (H&O, 2006)
  • The Art of Gengoroh Tagame (H&O, 2007)
  • Goku : L'Île aux prisonniers (H&O, 2008)
  • Virtus (H&O, 2010)
  • Le Mari de mon frère (弟の夫, éd. Akata, 2016)
  • Our Colourful Days (僕らの色彩, éd. Akata, col. « Medium », 2020)[14]
  • House of Brutes (Ed. La Musardine, collection Dynamite, 2021-2022)

Filmographie

Récompenses

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Gengoroh Tagame » (voir la liste des auteurs).
  1. Nom avant le prénom en japonais. Le h final du prénom est un anglicisme : la translittération correcte est o avec un macron. Son nom de famille, Tagame, signifie littéralement « la tortue de la rizière ».
  2. Elisabeth Paul-Takeuchi et Nicolas Finet, Dicomanga : Le Dictionnaire encyclopédique de la bande dessinée japonaise, Paris, Fleurus, , 624 p. (ISBN 978-2-215-07931-6).
  3. a b et c Gengoroh Tagame, entretien, 2014.
  4. Agnès Giard, « Blog « Les 400 culs » : Le SM est-il transgressif ? », sur Libération, (consulté le ).
  5. a b c d e et f (en) Chris Randle, « The Erotic Antagonism of Gengoroh Tagame », sur Hazlitt, (consulté le ).
  6. a b et c "Gengoroh Tagame, the Master of Gay Erotic Manga", entretien, 2013.
  7. a et b (en) Anne Ishii, Chip Kidd et Graham Kolbeins, The Passion of Gengoroh Tagame : The Master of Gay Erotic Manga, Berlin, Bruno Gmünder Verlag, , 288 p. (ISBN 978-3-95985-129-9), p. 273.
  8. (en) [vidéo] Graham Kolbeins, "Queer Japan: Gengoroh Tagame Clip", sur Vimeo (consulté le ).
  9. a b c d et e (en) Kaz Senju, « Inside the Taboo-Filled Mind of Japan's Best BDSM Manga Artist », sur Vice, (consulté le ).
  10. (it) Kotaro, « Abbiamo incontrato alla manifestazione bolognese il maestro dei manga LGBT », sur AnimeClick, (consulté le ).
  11. a et b (en) Louise Wise, « Life Drawing with Erotic Manga Artist Gengorah Tagame », sur 10magazine.com, (consulté le ).
  12. (en) « Gengoroh Tagame », sur penguinrandomhouse.com (consulté le ).
  13. Élodie Carreira, « Charlotte Bourlard, lauréate du prix Sade 2022 », sur Livre Hebdo (consulté le )
  14. « Our Colourful Days, t. 1 », sur Akata (consulté le ).
  15. (en) « Daijiro Morohoshi's Manga Book Wins Japan Cartoonists Association Award », sur Anime News Network,

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Max Freeman, « Gengoroh Tagame, the Master of Gay Erotic Manga » [entretien], sur HuffPost,  ;
  • Xavier Guilbert, « Tagame Gengoroh » [entretien], sur du9.org, .

Liens externes

  • Site officielVoir et modifier les données sur Wikidata
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    • Anime News Network
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