L'Évasion de Rochefort

L'Évasion de Rochefort
Première version du tableau
Artiste
Édouard Manet
Date
décembre 1880
Type
Marine, peinture d'histoireVoir et modifier les données sur Wikidata
Technique
huile sur toile
Dimensions (H × L)
143 × 114 cm
No d’inventaire
1955/0009Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Kunsthaus de Zurich (Suisse)

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

L'Évasion de Rochefort est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet en en vue du Salon de 1881, peu avant sa mort.

Il en existe deux versions.

Description

L'œuvre est un hommage au polémiste anti-impérial Henri Rochefort et à son évasion du bagne de Nouvelle-Calédonie survenue le en compagnie de Paschal Grousset et Olivier Pain à Nouméa (à la nage entre la presqu'île Ducos et l'îlot Kuauri qui n'est pas surveillé, puis en baleinière jusqu'au PCE (Peace, Comfort, Ease), un navire britannique qui doit appareiller le lendemain pour Newcastle en Australie). Le choix d'un tel sujet est une façon pour le peintre de se placer en rupture et de renouveler les sujets néoclassiques dits historiques, évoquant souvent des faits ou des mythes de l'antiquité[1].

La toile met toutefois moins l'accent sur les occupants de la barque que sur la mer qui les entoure, d'apparence titanesque et intimidante[1]. Manet adopte le parti inverse de Théodore Géricault en 1824, lorsque celui-ci peint Le Radeau de La Méduse[1]. On peut deviner au loin les navires à bord duquel les évadés prendront la fuite. Sur cette version on peut aussi reconnaître Rochefort tenant le gouvernail de la baleinière. Le thème est également critique par rapport au pouvoir : Henri Rochefort a été condamné comme communard, comme rebelle, et il s'évade d'un bagne[2]. Ce tableau a été réalisé en 1880/1881[1], peu avant la mort du peintre en avril 1883.

Autres versions

Manet peint une deuxième version du tableau dans laquelle on reconnaît à grand peine un Rochefort sans rôle particulier, la baleinière est devenue une barque perdue dans une mer nettement plus calme qui occupe l'essentiel du tableau. Manet semble avoir été troublé par les mystères sur cette évasion et par les polémiques naissantes entre les évadés autour du rôle que Rochefort y aurait joué, ainsi que d'un éventuel complot maçonnique (non confirmé par les investigations historiques plus récentes)[4]. C'est finalement un troisième tableau que Manet choisit finalement d'exposer au Salon avec le Portrait d'Henri Rochefort.

Annexes

Notes et références

  1. a b c et d Laurence Madeline, « Les sujets héroïques. L'Évasion de Rochefort », dans 100 chefs-d'œuvre impressionnistes, Editions Scala, , p. 102-103
  2. Vincent Noce, « Manet, l’insaisissable », Libération,‎ (lire en ligne)
  3. Notice no M5060000057, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  4. Joël Dauphiné, « La franc-maçonnerie et l’évasion d’Henri Rochefort », Journal de la Société des océanistes, no 118,‎ (DOI 10.4000/jso.275, lire en ligne)

Bibliographie

  • Henri Rochefort : déportation et évasion d'un polémiste / Joël Dauphiné. - L'Harmattan, 2004. (ISBN 2-7475-6967-5) p. 238-239

Liens externes

  • Ressource relative aux beaux-artsVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Google Arts & Culture
v · m
Œuvres d’Édouard Manet
Tableaux
(ordre chronologique)
autoportrait de 1879 Manet autograph
Gravures et dessins
(ordre chronologique)
  • Le Garçon et le Chien (1862)
  • Étude pour la jeune femme couchée en costume expagnol (1862)
  • Étude pour la maîtresse de Baudelaire couchée (1862)
  • L'Enfant à l'épée tournée vers la gauche III (1862)
  • Le Montreur d'ours 2, (1862)
  • Le Chanteur des rues (1862)
  • Le Ballon (1862)
  • Eaux-fortes par Édouard Manet présentées par Polichinelle (1862)
  • Eaux-fortes par Édouard Manet avec chapeau et guitare (1862-1863/1874)
  • Les Gitanos (1862)
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